Ses débuts

A.Benhamouda a commencé sa carrière d’enseignant tout jeune. Après avoir suivi les formations nécessaires à cet effet, il a été affecté dans une école primaire située dans un petit village à Guelma, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Constantine.

Par la suite, il a été muté dans une autre école primaire a Zeghaia dans la Wilaya de Mila, Pour une durée de deux années, avant de rejoindre sa ville natale où il enseigna dans différentes écoles primaires.

C’est à Zeghaia que A.Benhamouda, fidèle à ses idéaux de justice sociale et par son habituel dévouement au service de la collectivité, lança une grève contestatrice et revendicatrice, afin d’améliorer les rudes conditions de travail vécues autant par les élèves que par les enseignants, dans le froid glacial caractéristique de ces régions des hauts plateaux.

    En parallèle, A.Benhamouda continuait à se former en passant les examens professionnels et spécialisés relatifs à sa fonction.

    Après avoir fait ses preuves, il bénéficia d’une affection au sein de l’académie de Constantine et accéda au statut de formateur d’application. Il gravit les échelons et devint directeur d’une école d’application à Sidi Mabrouk, Constantine.

    Ne perdant pas de vue son combat pour améliorer le quotidien des travailleurs, A.Benhamouda avait, en 1972 déjà, rejoint les rangs de la toute puissante fédération des travailleurs de l’éducation et de la culture (FTEC) affiliée à la centrale syndicale UGTA.

    Avec un parcours syndical riche, A.Benhamouda se distingua par sa maitrise parfaite de la règlementation et des lois en vigueur.

    Son franc parler, sa rigueur, sa fermeté, sa droiture et son dévouement lui ont valu le respect, l’admiration et le soutien de ses responsables, collègues, anciens élèves devenus adultes et des travailleurs en général, ceux, jaloux de leur outil de travail et acquis sociaux. Ce qui lui a aussi valu, la méfiance, l’inimitié et même l’aversion de ceux gênés dans leurs intérêts par sa popularité grandissante.

    A.Benhamouda gravit les échelons de l’organisation syndicale au niveau local : responsable de section syndicale, puis élu à la tête de l’union territoriales 1, la plus importante de Constantine, il fit rapidement ses preuves et devint une référence locale dans la défense des droits des travailleurs.

    Ce qui lui a valu plusieurs passages aux commissariats de police et brigades de gendarmerie.

    En témoigne son acharnement dans la défense des droits des travailleurs lors d’une réunion avec le Wali de l’époque, qui dégénéra et au terme de laquelle A.Benhamouda menotté et conduit au groupement de gendarmerie nationale.

    Pour éviter les débordements et la colère des travailleurs venus soutenir leur représentant devant la résidence du wali, située en face du groupement en question, le Wali dut faire volte-face et instruire les gendarmes à le relâcher sous les applaudissements des travailleurs.

    Reconnu par sa réputation en béton et son combat acharné et désintéressé, il fut élu en 1982 au sein du secrétariat UGTA de la Wilaya de Constantine dont il prendra la tête en 1987.

    Cette élection par la base, n’a malheureusement pas été aussi bien perçue par les ténors du parti unique de l’époque qui, par le biais du fameux article 120 (A.Benahmouda n’a jamais été encarté FLN), a exigé l’annulation du vote malgré l’unanimité des urnes. Ce fut sans compter sur l’honnêteté des responsables de wilaya (Mr Sidi Said Abdelhamid, Wali de Constantine (1984-1987) et le Mouhafedh) qui ont entériné la validation de son élection.

    constantine avec le wali sidi said commemoration de la fete des travailleurs

    Ne se contentant pas d’un travail en vase clos à Constantine, le syndicat de la wilaya organisa des échanges et visites réciproques, très instructifs avec les syndicats étrangers

     

    Ces rencontres leur ont permis de s’imprégner des méthodes de gestion en vigueur au sein des entreprises de ces pays.

    L’acharnement de A.Benhamouda dans son combat militant quotidien était inspiré de sa passion de justice sociale, sans laquelle croyait-il, il serait difficile d’aller jusqu’au bout de ses convictions. A titre d’exemple, en 1988 lors d’une réunion au niveau du siège du quotidien constantinois Ennasr, à l’aube du pluralisme et à l’ère du parti et de la pensée uniques, A.Benhamouda se dressa face au Ministre de la Communication de l’époque pour contester avec virulence le retour du directeur rejeté par les employés du quotidien. En témoigne Amar Touhami sur les colonnes  de l’Etihad.

    A titre d’exemple de l’engagement du syndicaliste, il y a lieu de citer manifestation baptisée « la marche du couffin » à l’occasion de la célébration de la fête du travail du 1 mai 1989,  pour dénoncer les pénuries, la cherté de la vie et un pouvoir d’achat de plus en plus laminé par la crise économique.

    Koufin

    Les rêves du simple père de famille, du modeste enseignant de jouir de sa retraite se voyaient contrariés par l’avènement des mouvances intégristes à l’occasion de l’ouverture du champs politique. Or, A.Benhamouda était une case incontournable dans l’échiquier politique constantinois, courtisé par les différentes mouvances, spécialement islamistes.
    En refusant de se laisser amadouer, A.Benhamouda a subi toutes formes de menaces, intimidations et agressions (verbales et physiques).

    L’homme ne pouvait rester indifférent et spectateur impassible devant la situation socio-économique alarmante de l’Algérie, la montée de l’intégrisme et la réduction des libertés individuelles, malgré l’avènement du multipartisme suite aux évènements de novembre 1988.